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Le rayonnement du charisme des SCJM face au Covid-19 (Suite)

12/07/2020

(Prises dans la toile de la pandémie, nos deux Sœurs étudiantes, qui ont suivi des cours de formation pour formateurs en France et à Rome, nous font part de leur expérience de vie avec le Covid-19).

France : Sœur Béatrice Tshilemba (Province St Vincent-de-Paul, RD Congo)

Tout d’un coup, tout s’est arrêté, comme par la pression d’un doigt sur un bouton d’arrêt d’urgence, à cause d’un virus. La machine de notre vie s’est immobilisée et les choses ont pris une tournure tout à fait inattendue.

En France, l’interdiction de déplacement comme mesure sanitaire a été mise en place dès le 17 mars 2020 à 12 heures par les autorités.

Chez les Sœurs du Christ Rédempteur où je logeais, nous partagions la vie communautaire à trois. La liberté de déplacement étant restreinte, il fallait maintenant organiser la vie de prière en fonction des programmes des célébrations sur KTO ou sur YouTube. Nous avons, en plus, rectifié l’horaire de la maison pour suivre les informations sur l’évolution de la situation au journal télévisé de 20 heures sur France2.

Pour répondre à cette situation, comme communauté, nous avons fourni des draps et confectionné quelques sur-blouses, participé à l’action de partage et dressé une liste des personnes en situation difficile de notre environnement proche. Chaque jour, à 20 heures, nous avons applaudi les soignants à partir de nos fenêtres. Nous avons prié pour les malades, le personnel soignant, les scientifiques, les politiques, l’Église et ses enfants et pour les morts au quotidien. Dans notre entourage, un médecin de 55 ans contaminé est mort.

Nous avons eu le temps de réfléchir sur plusieurs sujets car la pandémie a mis en lumière les inégalités sociales, l’importance du contact humain, les héros de ce temps, le jeûne eucharistique, une fête de Pâques inédite, l’égalité des hommes ou encore la manière d’envisager l’après-pandémie… Ces moments de réflexion et de partage mutuels nous ont conduites vers une vision différente du monde, avec ses contradictions et ses possibilités. 

Oui, lorsque la barque de notre monde s’est vue battue par les vagues et le vent contraire, nous avons su nous tourner continuellement vers le Christ (cf. Mt 14,24).

Pendant ce temps, les cours se poursuivaient en visioconférence ou télétravail. Il fallait vite s’adapter au nouveau mode de travail et s’y conformer.

Rome : Sr Lilly Pallipurath (Province de Ranchi)

C’était avec beaucoup d’enthousiasme et d’anxiété que je suis arrivée à Rome, la ville éternelle, le 25 janvier 2020, pour suivre un programme de formation pour formatrices, organisé par l’UISG (Union Internationale des Supérieures Générales). Comme nous n’avons pas de communauté à Rome, j’ai logé dans un couvent des Sœurs Pauvres de la Divine Providence.

Nous avons commencé par une session d’orientation le 29 janvier. Nous étions 44 Sœurs de 27 nationalités, et représentions 33 Congrégations. Le programme était bien conçu et abordait des sujets importants comme la théologie de la vie religieuse, la compétence interculturelle, le discernement et le leadership, la culture numérique et la formation, etc. Nous étions très enthousiastes car nous avons eu beaucoup d’interaction et de partage pendant les cours et les heures de pause. Nous avons rapidement commencé à vivre comme une famille avec beaucoup d’activités de groupe, de célébrations et de tâches quotidiennes.

Un mois seulement après le début du programme, tout a changé ! Le 6 mars, on nous a dit que nous ne pouvions pas aller au Centre pour les cours ! L’impact de la pandémie, désormais bien connue, a commencé à se faire sentir chez nous sans avertissement ni préparation. Notre Coordinatrice nous a informées que nos cours se dérouleraient désormais sur Internet, avec « Zoom ». Par conséquent, les cours ont continué sans aucune interruption. Ce qui nous a manqué, c’était la rencontre et les contacts, même si nous avons continué à partager en groupe sur Zoom, la prière sur Zoom, les célébrations sur Zoom, etc. 

La nouvelle de la pandémie nous a affectées et chacune a vécu des expériences différentes. La propagation du Covid-19 en Italie et l’augmentation du nombre de morts m’ont choquée. Les nouvelles et les images des personnes infectées et décédées en Italie étaient déprimantes et m’ont parfois remplie de peur et d’anxiété. Beaucoup d’entre nous ne pouvaient pas dormir et tout ce que nous entendions, c’était la sirène des ambulances. La seule consolation était la prière - une prière des profondeurs, un cri du cœur, une quête de réponse, une recherche de sens en tant que SCJM dans cette situation. Avec les larmes aux yeux, la prière est devenue plus réelle. Nous avons eu la chance d’avoir la Messe tous les jours, même pendant le confinement. Nous avons vécu des journées entières d’adoration qui se sont poursuivies jusqu’à la fin du mois de juin. Prier pour les gens et oindre les malades par une présence spirituelle étaient les seules choses simples que je pouvais faire pour les malades et les mourants.

Dans tout cela, quand je fais le bilan des bénédictions et les dommages causés par le Covid-19 et le confinement, je compte plus de bénédictions que de regrets. J’ai eu plus de temps pour réfléchir, assimiler et prier. J’apprécie Sœur Lucy Jacob, notre Supérieure générale, et toutes les Sœurs qui ont appelé et exprimé leur préoccupation et leur soutien. Sœur Cynthia, notre Coordinatrice, et Sœur Patricia Murray, la secrétaire de l’UISG, ont pris grand soin de nous écouter, de partager nos sentiments et d’être avec nous pendant ce temps.

Je me suis habituée aux cours sur Zoom, avec des sujets intéressants, de nouvelles idées et l’acquisition de nouvelles connaissances. Rester assise devant l’ordinateur pendant 5 heures consécutives n’était pas si facile. Le cours était très axé sur la formation et très utile pour moi personnellement et dans le cadre du ministère de la formation.

Tout ce que nous voulions et désirions, c’était de nous réunir une fois en groupe avant de quitter Rome. Oui, le confinement a été levé et nous avons pu faire une retraite, un voyage à Assise et célébrer la journée de clôture le 26 juin, en respectant la distanciation sociale et d’autres règles et directives.

La menace du coronavirus a mis le monde entier à l’arrêt. C’est le cas pour moi aussi. Je suis maintenant retenue à Rome ! En attendant que les vols reprennent, j’essaie de faire de l’attente une expérience joyeuse, riche de sens et pleine d’espoir.

 


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